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 Mary Anne Plaatjies van Huffel. Photo: Peter Williams/COE

Mary Anne Plaatjies van Huffel. Photo: Peter Williams/COE

par Kristine Greenaway

Depuis des dizaines d’années, les femmes d’origine africaine constituent une force au sein du mouvement œcuménique mondial, mais leur contribution n’est pas encore reconnue à sa juste valeur. Il est temps que cela change, affirment les fondatrices d’un réseau de théologiennes panafricaines – laïques et ordonnées – au sein du Conseil œcuménique des Églises (COE).

«Nous cherchons à rassembler et à diffuser les témoignages des femmes panafricaines qui favoriseront l’émergence d’un leadership de femmes, aujourd’hui et demain, explique Angelique Walker-Smith, membre du Comité central du COE. Ces témoignages sont trop souvent négligés dans l’histoire de l’œcuménisme et des Églises.»

Mme Walker-Smith est présidente du Réseau œcuménique d’autonomisation de la femme panafricaine (ROAFP) créé en 2015 par le Conseil œcuménique des Églises. Ce réseau se veut un cadre d’étude théorique, de réflexion spirituelle et d’action pour les femmes d’origine africaine, où qu’elles vivent dans le monde.

Les membres du ROAFP observeront attentivement la session du Comité central du COE qui a lieu cette semaine à Trondheim, en Norvège, pour dénombrer les interventions des femmes panafricaines en séances plénières et leurs apparitions dans des rôles où elles assument des responsabilités.

Agnes Abuom, l’actuelle présidente du Comité central du COE, est membre du réseau. Mme Abuom, consultante pour le développement et théologienne kenyane, est la première femme et la première personne d’origine africaine à être nommée à ce poste. La visibilité de la présidente est un atout indéniable pour atteindre l’objectif du ROAFP: mieux faire connaître les contributions des femmes panafricaines au mouvement œcuménique mondial.

Mary Anne Plaatjies van Huffel, présidente du COE pour l’Afrique, estime que le ROAFP s’inscrit dans la lignée des activités du COE visant à encourager la formation et la nomination de responsables œcuméniques reflétant les nombreux visages de la communauté ecclésiale mondiale.

Professeure de théologie à l’université sud-africaine de Stellenbosch, cette dernière déclare: «J’espère qu’à l’avenir, un plus large éventail de points de vue et de réponses seront entendus et inclus dans les plans d’action du COE; que les paroles se traduiront par des actes et que toutes les opinions seront traitées avec le même sérieux, indépendamment du sexe, de la race ou des origines de la personne qui les exprime.»

L’ébauche du cadre de référence du ROAFP rappelle que les témoignages des femmes africaines responsables œcuméniques d’hier et d’aujourd’hui sont une source d’inspiration pour le renouveau des modèles de leadership chrétien féminin en cette période de changement où les Églises des pays du Sud se développent tandis que celles du Nord sont, pour beaucoup, en déclin. L’évolution du paysage religieux chrétien qui en résulte souligne la nécessité croissante de faire appel à des œcuménistes panafricaines formées et expérimentées, pour le groupe restreint ayant rédigé l’ébauche de cadre de référence.

En matière de contribution académique à l’œcuménisme mondial et à la formation de femmes pour des postes à responsabilité dans les années à venir, le ROAFP prévoit des conférences et des séminaires en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord ainsi que des publications en lien avec l’Institut œcuménique de Bossey et l’Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (World YWCA).

La consultation sur la pauvreté et la faim organisée récemment à Washington constituait le premier événement d’envergure associé à la justice sociale auquel participait le ROAFP. Intitulée «Pan-African Women of Faith: Lifting Our Voices and Votes to End Hunger and Poverty» (Croyantes panafricaines: utiliser nos voix pour en finir avec la faim et la pauvreté), elle a été organisée en juin sous l’égide de Pain pour le monde, du Conseil œcuménique des Églises et du bureau du doyen de l’aumônerie de l’université Howard. Mme Walker-Smith en était la principale organisatrice.

«Le Pèlerinage de Justice et de paix du COE constitue un kairos, un moment clé pour faire en sorte que les Églises comprennent mieux les contributions des femmes panafricaines à l’histoire des Églises et du mouvement œcuménique, estime Mme Walker-Smith. Au cours de la journée du Pèlerinage spirituel panafricain de justice et de paix, organisée pendant la consultation de Washington, certaines de ces femmes ont été mentionnées dans les prières et les litanies d’églises telles que celle de l’union africaine, l’église afro-américaine historique ou catholique de Sainte-Thérèse d’Avila.»

Réseau œcuménique d’autonomisation de la femme panafricaine

Réunion du Comité central du COE

Pèlerinage de justice et de paix